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Les croix de Molières



Promeneurs qui flânez le long des routes et des chemins vous découvrez parfois quelque socle moussu surmonté d’une simple croix de bois. Parfois vous avez déchiffré sur la carte d’Etat-major : « la croix des Laquais, ou la Croix de la Briolette ».Mais oh surprise, arrivé sur les lieux, point de croix !
 

Que sont-ils devenus ces modestes témoignages du passé ?
 

Que sont nos croix devenues ?
 

Je vais essayer de vous conduire, tels les pèlerins qui allaient au Suaire de Cadouin.Je crois à la pérennité des lieux sacrés, je crois à la permanence des symboles. Là où ils sont, ils doivent être !
 

Le clergé des débuts du christianisme ne pouvant chasser un « paganisme » auquel il se heurtait, a tourné la difficulté en christianisant les symboles païens !
 

Les croix les plus connues de Molières sont celles qui forment une couronne à proximité du village et en marquent ses limites : je les appelle les Croix des points cardinaux ou Croix des Rogations.
 

Sauf exception en cours de reconstruction (à l’Est) elles subsistent. Leur vocation dernière (jusque vers les années 50) : la cérémonie des Rogations au mois de Mai, traditionnelle pour bénir les champs pendant 3 matins avec le prêtre (une survivance christianisée des rituels de prospérité pour avoir de bonnes récoltes )
 

Ce sont : la Croix de la Gauille (à l’Ouest) : Elle a été déplacée en 2014 dans un terrain privé pour l’éloigner du local des poubelles. Elle est au bord d’un très vieux chemin qui va de Cadouin à Pontours c’est-à-dire à la rivière Dordogne. C’est la Croix de l’Ouest
 

La Croix du Château : sur un terrain anciennement communal mais devenu privé mais entretenu par le propriétaire. Elle est au Nord.


La Croix du sud ou du Placial : c’est aussi la Croix du Duel  

Ce duel se déroula en 1310 au lieu-dit « al Plassal » sur la paroisse de Molières. A cette époque il faut rappeler que notre région était sous la dépendance du roi d’Angleterre depuis le mariage d’Aliénor avec Henri Plantagenet en 1152.

Les duels dits judiciaires étaient la preuve que le vainqueur était dans son bon droit (c’est Dieu qui aurait voulu la victoire du gagnant).Ces duels étaient interdits sur le territoire français par Saint –Louis. Ils étaient autorisés dans les provinces régies par le Prince Anglais qui en tirait des avantages.

Voici le résumé du procès- verbal :

Par l’ancienne coutume du Périgord, il était permis de faire un combat pour venger un crime public contre la personne qui avait commis ce crime. Comme Hugues de Saint-Germain porta sa main fratricide armée d’une dague ou poignard sur sa sœur qu’il tua. Aimeric de Biron jeune fils d’Aimeric de Biron seigneur de Montferrand voulut reprendre ledit Saint-Germain d’une action lâche et cruelle. Ledit Saint-Germain donna un démenti au jeune Biron, mais Aimeric qui prenait le parti de la juste vengeance, lui fit appel pour se rendre en armes et à cheval à Molières, le mardi après la fête de saint Jacques. Lequel fut autorisé par Edouard, roi d’Angleterre et par Arnaud de Coupène son Sénéchal en Périgord, Quercy et Limousin. Lequel combat devait se faire en présence dudit sénéchal.
 

Ledit Saint-Germain fut tué dans ce combat. Le sénéchal jugea que Aimeric avait fait son devoir et que le dépens fait serait dû à lui victorieux, c’est à dire le cheval et les armes du vaincu

La tradition dit que la croix qui est au Placial fut érigée sur le lieu où tomba Saint Germain ; peut-être est-il enterré dessous ? Mais on a changé la croix de place depuis que le terrain a été vendu pour créer la scierie Lacoste.


La Croix de l’Est a disparu, peut-être que des bénévoles pourront la reconstruire.

Il subsiste un grand nombre de lieux dits dont le toponyme porte le nom de croix, mais elles aussi ont  disparu : la Croix de Mars, la Croix de la Briolette, la Croix du Maine, la Croix des Laquais (ou Loquet), la Croix du Mayne ,la Croix des Pradoux , la croix des Petits, la Croix des Truffes , la croix de Gauillhac et je dois en oublier !

La Croix de la Douelle a été refaite par un généreux bénévole habile de ses mains et remise à sa place sur son socle retrouvé.

Nos croix en général ne sont pas somptueuses mais modestes car à l’origine les paroissiens étaient pauvres et ne pouvaient pas contribuer à de belles constructions en pierre ou en fer forgé.

La seule en pierre est celle érigée le long de l’ancien chemin de Molières à Beaumont mais actuellement dans une propriété privée ; L’ancien propriétaire l’a fait refaire en pierres.

Il y a aussi celle dans le cimetière, en mémoire d’un Curé de la paroisse : le Curé Letty.
 

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